L'immense fresque réalisée à la fin de l'été 2019 par l'artiste québécois Monk.E présente l'univers de 3 contes et légendes autochtones du Canada. Située en face d'une cour d'école de l'arrondissement Ville-Marie, la murale La Création contribue de façon magistrale à faire connaître l'histoire des peuples des Premières Nations.
La Création résulte d'une collaboration avec l'artiste multidisciplinaire Marie-Céline Charron, membre de la Nation naskapie de Kawawachikamach, et d'un travail de médiation par l'organisme Kolab entre les résidents riverains de la ruelle verte La Côte Bercy et le comité vert de l'école primaire Saint-Anselme. Sous forme de séances de mise en récit, Marie-Céline Charron leur a présenté plusieurs contes et légendes autochtones qui ont par la suite servi d'inspiration pour la création d'une oeuvre globale. Au premier plan, il est fait référence au conte huron-wendat de la création du monde, La légende de la Terre-Mère où une gigantesque tortue porte sur sa carapace plusieurs espèces de la Création. Pour plusieurs peuples de langue algonquienne, l'Île de la Tortue symbolise l'Amérique du Nord, mais symbolise également la vie elle-même. Elle ramène à la notion d'identité culturelle et au respect profond de l'environnement.
Sur son dos, on retrouve un autre personnage légendaire présent dans diverses communautés autochtones du Canada, le décepteur. Représentée sous la forme d'un coyote, cette créature incarne l'antihéros, celui dont les actions mènent vers une morale et nous confrontent aux forces opposées présentes dans toute société. En communication avec la Terre, le décepteur créé une connexion entre l'Homme et la Nature.
La murale illustre également le conte iroquois Les trois sœurs. Ces trois sœurs (toutes différentes par la taille et les habits) qui vivaient ensemble dans un champ... Et qui n'étaient autre que le maïs, la courge et le haricot!
Cultivées côte à côte, celles-ci symbolisent le partage, l'échange et la solidarité, des valeurs fondamentales d'une communauté saine et croissante.
MONK.E est un artiste québécois multi-talentueux au parcours artistique hors du commun. Né à Drummondville en 1982, il est une figure importante des scènes du graff, du street art et du hip-hop.
Résolument humaniste, antisexiste et antiraciste, il parcourt le monde en réalisant des fresques empreintes de spiritualité.
Son pseudonyme est inspiré d’un documentaire télé sur des moines bouddhistes. Il choisit le nom ''Monk'' (moine en anglais). Mais à défaut d’être le premier du nom, il ajoutera le ''point'' et le ''e'' représentant le nombre 3 à l’envers qui signifie l’énergie.
Remerciements à tous les autres acteurs de ce formidable projet : la SEM (Société écocitoyenne de Montréal), l'organisme Kolab, le comité vert de l'école Saint-Anselme, Marie-Céline Charron, le Programme d'art mural de la Ville de Montréal (volet 2), les résidents riverains de la ruelle verte La Côte Bercy et l'arrondissement de Ville-Marie.
Merci à notre inspirante communauté À La Loupe pour vos précieux commentaires :)
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